Archive d’étiquettes pour : enrichi

Jardin et bien-être en EHPAD

Y-a-t-il un lien entre présence d’un jardin et bien-être en EHPAD? La crise sanitaire actuelles et les débats de ces dernières années ont souligné les attentes sociétales relatives à la qualité de vie des personnes âgées. Les enjeux sont multiples et ils sont renforcés par le vieillissement de la génération silencieuse et des baby-boomer, les poly-pathologies et l’augmentation de la dépendance. La qualité des soins, la présence d’un personnel formé à la gériatrie en nombre suffisant, constituent assurément un élément important.

Des études scientifiques sur l’environnement et le bien-être

La contribution de l’environnement à cette qualité de vie a été déjà largement soulignée par les travaux de recherche conduits par de nombreux universitaires issus de la santé, de la santé environnementale, du design architectural.

Les éléments qui émergent de ces études soulignent l’importance que peut jouer l’environnement, qui parfois loin d’altérer les capacités des résidents, comme il le fait parfois, participe lorsqu’il est adapté à la préservation voire la restauration de ses facultés.

Il convient d’ajouter qu’il n’existe pas un modèle architectural idéal pour l’ensemble des syndromes gériatriques et que celui-ci dépend en partie des fragilités des personnes. La description de ces architectures idéales devra se soumettre également aux contraintes budgétaires et réglementaires de ces établissements, ce qui risque d’en retarder la mise en oeuvre effective.

D’autant que tous les facteurs de l’environnement bâti en lien avec la santé nécessitent d’être précisés par des recherches complémentaires.

Jardin et bien-être en EHPAD

Le jardin thérapeutique enrichi ne souffrant pas des mêmes contraintes peut constituer une solution pertinente non seulement par la plus grande facilité à le mettre en oeuvre, mais aussi par la démonstration qui a été faite de sa participation positive à la santé.

Mettre en oeuvre un jardin thérapeutique enrichi dans un EHPAD disposant d’un espace extérieur suffisant constitue une réponse incontournable en particulier pour les établissements où cet enjeu de bien-être fait l’objet d’une criticité et d’une urgence particulière.

Jardin et bien-être en ehpad

 

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Jardin thérapeutique et paysage

De nombreuses interrogations existent relativement à la relation entre jardin thérapeutique et paysage, aux choix paysagers à mettre en oeuvre au sein d’un établissement de santé. Qu’il s’agisse du jardin paysage qui enveloppe l’EMS ou du jardin thérapeutique enrichi.

L’architecture paysagère

jardin thérapeutique et paysage

Quelle relation entre jardin thérapeutique et paysage: l’organisation des espaces paysagers est privilégiée par l’architecte dans ses esquisses. Elle permet de créer une ambiance qui répondra à de nombreux critères:

  • une atmosphère agréable, accueillante qui sera perçue dès la première visite dans l’établissement. Le visiteur la percevra  au fur et à mesure de ses visites. Il l’appréciera dans son quotidien depuis la fenêtre des chambres et les espace communs. Cette impression dès l’entrée dans l’EMS (Etablissement médico-social), est importante. C’est elle qui formera le sentiment du résident et de sa famille avec ce nouveau lieu de vie.

Jardin thérapeutique et paysage: Une sensation de liberté et de nature

  • éliminer la sensation d’enfermement générée par les murs ou les clôtures, les digicodes. Il s’agit de trouver un équilibre entre le sentiment d’être en sécurité et la préservation de la liberté.
  • réduire les besoins en entretien:
    • cela a un impact sur le budget de fonctionnement de l’établissement,
    • l’ambiance paysagère pourra être valorisée par un entretien régulier,
    • enfin, les interventions de jardiniers produisent des nuisances sonores . Elles sont des sources de stress pour les résidents et le personnel soignant.
  • valoriser la biodiversité
  • créer un esprit du lieu: un mélange de sensibilité et de finesse qui donnera le sentiment d’être dans un lieu privilégié sans être coupé du monde. Cette ambiance paysagère peut se décliner avec des tonalités très différentes:
    • Soit en mettant en scène l’empreinte régionale et en la conjuguant à travers différentes ambiances,
    • Soit en créant des scènes s’inspirant des jardins du monde: par exemple en créant des espaces reproduisant un jardin d’inspiration asiatique, puis provençal ou exotique…

Une conception centrée en priorité sur le bien-être et la santé du résident

Une attention sera portée à la dimension paysagère:

  • à l’enveloppe végétale,
  • aux profils  paysagers
  • à l’atmosphère perçue depuis l’intérieur du bâtiment et ressentie en visitant le jardin,

Ce sont des éléments importants pour faciliter l’appropriation du lieu. Ils favorisent la fréquentation du jardin par le résident. Ils offrent un repérage spatial et permettent de rompre avec les marqueurs hospitaliers.

Ainsi, le jardin avant d’être thérapeutique raconte une histoire et est une invitation au voyage.

Ceci  concerne les résidents, mais aussi les soignants, les familles et les riverains. Le jardin de l’EHPAD peut devenir un lieu privilégié où l’on se retrouve et se rencontre. Le jardin peut libérer l’établissement de son isolement.

Cet espace paysager accueillera si possible une majorité de plantes locales. Cela n’exclut pas d’introduire quelques essences originales dans la mesure où leur adaptation sera possible.

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Jardin enrichi et écologie humaine

Quelle inspiration pour notre démarche sociétale? Le jardin enrichi et écologie humaine ont ils des points de convergence ?

Le courant pour une écologie humaine

C’est un laboratoire de transformation personnelle et sociétale au service de tout l’homme et tous les hommes. Il est fondé sur une anthropologie réaliste qui situe l’homme à sa juste place dans le monde vivant. 

Le CEH est né dans un contexte historique :

* l’impasse de la modernité, de l’individualisme intégral et de l’ultra-libéralisme qui déshumanisent et détruisent la biosphère.

* Une foule d’initiatives alternatives engagées par des personnes au service de l’homme et du milieu vivant.

Le CEH propose à ceux qui le rejoignent de se situer comme acteurs à hauteur d’homme. Là où ils se trouvent, avec les capacités et les talents qu’ils ont, pour construire une Société de Bien Commun (SBC).

Jardin enrichi et écologie humaine

Il leur propose :

  • Manifeste qui offre trois clés pour cette transformation : bienveillance, communs et vulnérabilité,
  • Formation anthropologique expérimentale et pratique à suivre en équipe, qui permet à chacun de s’outiller pour se situer, s’enraciner. Lui permet de s’ouvrir, se relier, habiter, travailler, cultiver, prendre soin, pacifier et mieux contribuer à la construction de cette SBC,
  • Publications qui donnent voix à des acteurs déjà engagés dans cette transformation au cœur de leurs activités,
  • Chemins d’action sectoriels et des outils pour ceux qui veulent rechercher et mettre en œuvre pratiquement cette transformation. Agriculture, travail, habitat, santé, éducation, culture, insertion sociale, justice, numérique, journalisme, finance.

Jardin enrichi et écologie humaine: La société de biens communs

Un article publié dans le 4ème volume décrit le concept de jardin thérapeutique enrichi .

Nos vulnérabilités sont des portes qui peuvent s’ouvrir sur la joie de la rencontre, l’exaltation de l’échange, la douceur du soin donné ou reçu. C’est ce dont témoignent ici des acteurs du bien commun. Ils se sont consacrés aux personnes âgées ou en situation de handicap, aux malades du cancer, aux leaders en burn out ou à notre vitale biodiversité…

La conscience de notre vulnérabilité commune nourrit ainsi la seule ambition qui vaille : celle d’agir ensemble là où nous sommes enracinés pour adapter, réparer, voire embellir notre monde, et accéder à l’espérance.

jardin enrichi et écologie humaine

Extrait de l’article

« Nous avons une image fantasmée du jardin. Jardins de Babylone, ceux de Perse, du Japon, de la Chine ou de l’ère médiévale… Ces lieux où nous retrouvons un lien avec la nature seraient comme magiques, salvateurs et chargés de bienfaits thérapeutiques. Cette idée communément admise a-t-elle des fondements scientifiques ? Pour exercer au mieux ma profession – créer des jardins thérapeutiques pour aider les personnes malades et vulnérables – il m’a fallu étudier cette question et mesurer les effets provoqués par ces espaces.

À travers mes diverses expériences de l’enfance et de l’adolescence, en regardant les étoiles ou gravissant les montagnes, en cultivant un potager ou parcourant les forêts, j’ai saisi la différence fondamentale entre la nature sauvage, majestueuse et parfois effrayante, avec la nature domestiquée dans un jardin créé par l’homme.

Parcourant la littérature scientifique, j’ai découvert le concept d’healing garden (jardin thérapeutique). Son affirmation est simple : le jardin soigne !  Mais il semblait difficile d’en discerner l’efficacité et les mécanismes. S’agissait-il de tous les jardins ? Bien souvent, les articles concluaient en suggérant de faire des recherches complémentaires, pour s’assurer de la façon dont le jardin apportait cette part de soins évoquée.

Parmi les premiers, Roger S. Ulrich démontre que le temps de convalescence post-opératoire d’un patient est réduit lorsque la fenêtre de sa chambre lui offre la vue sur un arbre. De nombreuses autres études suivent : chacune s’efforce de confirmer les vertus thérapeutiques du jardin. Mais nulle ne semble véritablement solide, si ce n’est dans ses affirmations… » (lire la suite en cliquant sur l’icône de l’article)

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Alzheimer Research and Therapy

Un article publié en juin 2021, dans la revue Alzheimer Research and Therapy apporte une contribution intéressante aux connaissances.

Abstract

Background:

Dementia is a major issue worldwide, and considerable efforts were made to design therapeutic

mediation tools and evaluate their benefits on the health of patients.

Methods: Design:

Multi-center cluster-controlled pilot trial.

Settings and participants:

Four nursing homes that offered separated access to one conventional sensory garden (CSG) and one enriched garden (EG). The participants were residents with dementia, independent for walking and with no severe dementia or behavioural troubles. Eligible residents were divided into three groups according to the proximity of their room: close to the CSG or EG gardens for the first two groups and further from the gardens for the third (control) group.

Alzheimer Research and Therapy

Interventions:

We asked staff members to frequently invite residents to visit the EG or the CSG depending on their group allocation. No invitation to gardens was made to the control group. We installed 12 enrichment modules in the EG that stimulated cognitive, independence and walking/balance functions.

Measures:

Cognitive function (MMSE), independence for activities of daily living (ADL) and risk of falls (unipodal stance and timed up and go – (TUG)) were assessed at baseline and after 6 months.

Results:

The 120 participants were 81·0 ± 3·5 years old and comprised of 83 women. Their MMSE score was 17·5 ± 2·9. Patients’ characteristics were not significantly different between the three groups. Among the participants invited to visit the EG group, 6-month changes in MMSE showed improvement compared to other groups (+ 0·93 ± 0·65 vs −0·25 ± 0·71 and −0·24 ± 0·73 in the EG vs CSG and control groups, respectively, P < 0·0001). Changes in ADL, TUG and unipodal stance were significantly improved in the group visiting the EG as compared to other groups, which indicates better functioning.

Table : Changes from baseline in the Mini Mental Status Examination, the independence for activities of daily living (ADL), Unipodal stance and Timed up and go tests.

Tableau des variations avant après sur les 3 groupes

Conclusions:

EGs offer a new approach to therapeutic mediation for residents of nursing homes with dementia.

Keywords:

Enriched environment, Dementia, Alzheimer’s disease, Enriched garden, Cognitive function, Functional autonomy, Risk of falls, Conventional sensory garden, Nursing homes

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Nouvelles de l’hortithérapie

Les activités de jardinage peuvent-elles motiver tout le monde?  On sert volontiers un discours enthousiaste autour de l’hortithérapie, suggérant que ses bénéfices sur la santé sont prouvés depuis longtemps. Les Nouvelles de l’horthérapie sont-elles utiles pour les résidents en EHPAD? Nous lisons de jour en jour des articles de presse félicitant l’initiative prise par un établissement de santé d’installer des jardinières surélevées permettant de pratiquer du jardinage. Certes, l’initiative est louable, et l’on conçoit que l’ergonomie offerte par cette jardinière à hauteur soit un premier pas pour faciliter la relation avec le végétal et la terre.

Pourtant, en parcourant  les moteurs de recherche de littérature scientifique (PubmedCochraneMedlinePlusEBSCO Academic search…) on ne trouve aucune Scoping Review faisant une synthèse de l’état des connaissances sur le sujet. Et nous n’avons pas non plus trouvé de rapport d’étude interventionnelle ayant valeur de preuve sur une évaluation de santé positive de l’hortithérapie.

Nouvelles de l’hortithérapie: Les pratiques courantes

En interrogeant les résidents en EHPAD, les animateurs et les professionnels de santé, sur les activités habituelles de l’hortithérapie, on parle de préparation de terre, de semis, de repiquage,  de tuteurage, de désherbage, de cueillette. En bref, l’essentiel des bonnes pratiques du jardin potager se retrouvent dans des séquences adaptées aux capacités des personnes atteintes à des stades plus ou moins avancées de la maladie d’Alzheimer.

Bien souvent les professionnels de santé qui s’y impliquent et accompagnent leurs résidents sont ceux qui disposent déjà d’une bonne expérience du jardinage, le pratiquant eux-mêmes dans leur jardin personnel.

Et l’on entend vanter les vertus du temps long qu’impose la nature pour dérouler son cycle depuis la semence mise en terre jusqu’au fruit que l’on récolte.

Il nous a semblé finalement que les pratiques de ls’inspiraient en premier lieu du « guide du bon jardinier » associant des connaissances en agronomie ou horticulture, des usages et coutumes traditionnels hérités des anciens dans un cadre particulier qu’est une jardinière d’une surface moyenne de 1 à 3 m2 –  avec des outils de jardinage à l’ergonomie parfois adaptée.

Mais tout cela dans une logique principalement centrée sur la production de fleurs, de légumes ou de fruits. Cette logique à l’origine évidente puisqu’elle est à l’origine des pratiques agricoles ne nécessitait-elle pas d’être ré-interrogée?

Y-a-t-il un devoir, une nécessité  ou une vertu d’engager des patients atteints de la maladie d’Alzheimer, dans un cycle souvent bien long (plusieurs mois) pour redécouvrir les pratiques du maraîchage ? Ces pratiques suivant leur parcours de vie, dont ils ont été peut-être constamment éloignés, ou qui pour d’autres furent leur quotidien.

Il nous a semblé indispensable de questionner ce paradigme – et quoiqu’il en soit de vérifier qu’il correspondait bien aux objectifs que nous recherchions dans un jardin enrichi à visée thérapeutique. Etait-ce aussi la bonne porte d’entrée pour faciliter l’appropriation du jardin par le résident?

Bien souvent lorsque nous questionnons la fréquentation spontanée de ces espaces d’hortithérapie, nous  découvrons sur un établissement de taille moyenne de 70 à 90 résidents, que c’est l’affaire de seulement 2 ou 3 personnes . Les autres n’y participant que dans le cadre d’animations.

Nouvelles de l’hortithérapie : la pratique d’un jardinage à visée thérapeutique

Plutôt que de recherche la mise en oeuvre de chacune des séquences de l’activité horticole depuis le semis jusqu’à la récolte, nos travaux nous ont conduit à revisiter chacune d’entre elles, et à les reconstruire autour de ce qu’elles étaient sans nécessairement les orienter vers une finalité de production.

Le semis :

Le semis s’articule principalement entre la manipulation de graines et la préparation de la terre. Que ce semis ait lieu en pleine terre, dans une jardinière ergonomique ou dans des plateaux de germination, il est l’occasion d’observer la différence entre les graines, leur forme, leur taille, leur odeur, leur goût, mais aussi de les reconnaître en les associant à la plante, aux fleurs, aux fruits… qu’elles produiront.

Reconnaître des graines par leur odeur ou par leur goût par exemple.

Il est préférable à ce titre de choisir des semences qui seront de taille suffisante pour en permettre une bonne prise en main, certaines trop fines ou trop petites ne permettront pas cela, d’autres comme les graines de cuccurbitacées, de haricots pourront donner l’occasion d’effectuer un tri.

Préparer des graines et les répartir pour suivre un plan de plantation, est aussi l’occasion d’exercer un repérage spatial entre un plan dessiné sur une feuille blanche et disposé à proximité et l’espace destiné à la culture.

Il se pourrait que l’activité autour des semences s’arrête là,  ou qu’après avoir procédé au semis, les jeunes plants qui lèveront seront mis en terre dans un espace potager sans engager une mobilisation des résidents dans le suivi de leur croissance. Il est possible aussi que ce suivi soit effectué de façon plus marginale, car le temps relativement long qui est nécessaire à la croissance des végétaux, ne soit pas compatible avec les capacités cognitives des résidents.

Jeunes plants :

Nouvelles de l'hortithérapie

Qu’ils aient été achetés en pépinière ou résultent d’une production de semis, la mise en terre de jeunes plants d’annuelles ou de vivaces sera l’occasion d’organiser une multitude d’activités; pour la programmation desquelles, il faudra tenir compte des dispositions et des préférences des participants.

Cela tout en respectant les bonnes pratiques du jardinage, pourra être l’occasion de collecter les expériences et les habitudes de chacun. Il convient d’éviter de créer un schisme entre les jardiniers expérimentés et les jardiniers débutants, pour rassembler plutôt que séparer.

Ces activités concernent notamment:

– préparation des jeunes plants

– préparation de la terre

– formation d’un plan de plantation

– l’amendement en compost

– choix des outils et de la date de plantation

– mise en terre

– le tuteurage

– la préparation d’étiquettes de repérage et leur implantation

– l’arrosage

– l’association entre différentes essences végétales

– le désherbage

– la reconnaissance végétale

– le paillage (décoratif)

Dans ces activités, il n’est pas nécessaire de se focaliser sur une cible particulière – troubles cognitifs, repérage spatial, troubles du comportement ou autonomie fonctionnelle. Il conviendra avant tout de valoriser une dimension ludique, de plaisir et de partage en organisant des ateliers de courte durée (en moyenne 30 mn)

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L’appropriation du jardin : un enjeu

Appropriation de l’espace public

Aucune publication s’intéressant au concept et au processus d’appropriation de son environnement par un résident en EHPAD n’a été identifiée. Pourtant, il s’agit pourtant d’un enjeu dès lors que l’environnement est considéré comme un facteur déterminant pour la qualité de vie et la santé du résident. Plusieurs modèles ont contribué à décrire le processus d’appropriation d’un espace public et les facteurs qui y participent. On citera notamment les travaux de GN Fischer (1975) ou de Ripoli & Veschambre (2005).

Et ainsi que le souligne K Popper ou R Boudon, chaque individu n’abordera pas l’appropriation dans une dynamique collective. Mais à l’issue d’un processus personnel et individuel. Son mode d’appropriation d’un jardin enrichi définira son rythme de fréquentation et la nature des interactions qu’il établira avec l’espace.

Notre travail permet de caractériser les modes d’appropriation à travers les interactions qu’ils établissent avec le jardin. Ce travail innovant dans le jardin est également riche d’enseignements sur les interactions qu’établissent une personne âgée en institution avec son environnement. Egalement, Il conviendra de mettre en relation ce processus avec celui décrit par GN Fischer, Ripoli et Veschambre dans l’espace public.

L’appropriation définit donc la capacité d’interaction du visiteur d’un espace public à entrer en interaction avec le lieu. Cette dimension a été largement explorée dans des espaces publics tels que des places, des quartiers, des parcs par des travaux de sociologues associés à des urbanistes.

Modèle Ripoli & Veschambre adapté de l’appropriation de l’espace public

 

Il n’y a pas à notre connaissance de travaux publiés  sur l’appropriation du patient ou du résident en institution médico-sociale avec son environnement.

Appropriation du jardin thérapeutique enrichi

Cette notion nécessite d’examiner  le processus par lequel se passe cette appropriation de l’environnement. Il évaluera  les facteurs qui favorisent cette appropriation. Mais aussi,les étapes par lesquelles se passe cette appropriation. Il vérifiera si le modèle décrit dans l’espace public est transférable à un résident dans un établissement médico-social?

Cette étude sera riche d’enseignement sur la notion de chez-soi, souvent revendiquée par les EHPAD et cependant mal décrite.

Ainsi, cette notion sera appréhendée au travers d’une série d’études qualitatives conduites en 2022 à l’hôpital et différents EHPAD. Il permettra de décrire ce processus d’appropriation perçu par les professionnels de santé, les résidents et les familles. Il servira de socle à des travaux destinés à améliorer le sentiment de chez soi aussi bien au niveau du jardin que de l’environnement de l’EHPAD en général.

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A Décines un jardin enrichi différencié

L’équipe de l’EHPAD Albert Morlot  verra bientôt l’ouverture d’un jardin thérapeutique enrichi avec des espaces différenciés pour des résidents atteints de la maladie d’Alzheimer, Parkinson ou en perte d’autonomie.

Ce jardin a été conçu pour favoriser la fréquentation par l’ensemble des résidents en tenant compte des fragilités et des troubles de chacun. C’est pourquoi des espaces différenciés ont été aménagés en particulier pour les résidents de l’Unité Alzheimer et ceux de l’unité Parkinson. Un partenariat de recherche a été mis en place afin d’évaluer les éléments qui favorisent la fréquentation, l’appropriation et les effets sur la santé, la qualité de vie et le bien-être des résidents. Cette étude coordonnée avec plusieurs EHPAD sur le territoire français permettra de produire des données scientifiques et objectives sur les bénéfices que l’on peut attendre de la médiation d’un jardin enrichi.

Le jardin de l’unité Alzheimer

Il a été conçu pour apporter une médiation pour des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou apparentée, à un stade avancé. Son enrichissement vise la prise en charge de troubles cognitifs, de troubles du comportement et la perte d’indépendance fonctionnelle. L’architecture générale du jardin a été aménagée afin d’offrir une bonne lisibilité de l’espace dès son entrée. Il offre une sensation d’intimité lorsqu’on y circule.

Le jardin de l’unité Parkinson

Cet espace de jardin directement accessible depuis l’unité Parkinson constitue un outil pilote dans le développement de solutions adaptées aux personnes atteintes de cette maladie. Il est particulièrement adapté pour répondre aux difficultés de psychomotricité, de sensations vestibulaires et de fragilité à la marche.

 

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