Jardin thérapeutique et autonomie
La perte d’autonomie qui touche 20% des personnes de plus de 85 ans, inscrit la maison de retraite devenue EHPAD dans le parcours de vie d’une part de plus en plus importante de la population âgée.
La dépendance :
83% des résidents sont en perte d’autonomie (GIR 1-4)
54% sont très dépendants (GIR 1-2)
Comment le jardin enrichi peut il contribuer à compenser la perte d’autonomie ?
En 1999, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) déclarait à l’occasion de sa Conférence ministérielle Santé & Environnement, que « l’environnement est la clé d’une meilleure santé ».
« La santé environnementale comprend les aspects de la santé humaine y compris la qualité de la vie, qui sont déterminés par les facteurs physiques, chimiques, biologiques, sociaux, psychosociaux et esthétiques de notre environnement »
Un certain nombre de travaux scientifiques ont déjà souligné l’importance de l’environnement sur la santé, quelques exemples :
- l’impact de l’architecture sur la santé (Ulrich RS. Effects of Healthcare Environmental Design on Medical Outcomes)
- les fameux travaux d’Ulrich régulièrement cités de l’effet de la vue des arbres depuis un lit de convalescence post-opératoire
- le syndrome de manque de nature (Nature Deficit Disorder)
- La notion d’environnement prothétique et l’institut Weiss
Jardin thérapeutique et autonomie: des études cliniques encourageantes
Les travaux menés dans les instituts médico-sociaux (EHPAD, nursing homes, care homes, EMS) ont donné lieu à des démonstrations d’impact positif d’une architecture bienveillante sur :
- la prévalence et la gravité des troubles du comportement
- l’appétence et la prise de repas des résidents en fonction de l’architecture du restaurant
- la désorientation en fonction de la lumière (naturelle ou artificielle), des couleurs, de la signalétique et de l’architecture intérieure
- le lien social lié aux espaces de rencontres et la bienveillance du site favorisant les visites des proches
- les troubles du sommeil
- la fréquence des chute
Ainsi, ces observations faites sur le lien entre l’environnement et la santé de populations psychogériatriques relèvent principalement de la bien-traitance architecturale – laquelle est une notion de psychologie environnementale qui étudie les interrelations entre l’homme et son environnement- ce qui sous-entend notamment que « moins la personne est compétente (santé biologique, habilité sensorielle et motrice, fonctions cognitives), plus elle sera sensible et vulnérable aux déficiences de son environnement » (docilité environnementale).
Pourtant, la bibliographie scientifique ne révèle pas de publications faisant état d’un impact de l’environnement sur l’autonomie. Les seules références disponibles concernent des expériences menées sur des rongeurs dans un environnement enrichi – avec la nuance que la mesure de l’autonomie fonctionnelle ne dispose pas d’échelle standardisée pour les souris.
Si bien que les travaux de conception de l’enrichissement du jardin se sont concentrées sur les critères utilisées sur les échelles de (Activity Day Living) et IADL (Instrumental Activity Day Living).
Les principaux éléments d’enrichissement qui ont participé aux études cliniques démontrant une récupération d’autonomie fonctionnelle sur l’échelle IADL sont :
– les mannequins de jardin
– le xylophone arc en ciel
– la station météo
– le talus ergonomique avec les ateliers de tressage et sculpture végétale