Jardin thérapeutique enrichi: définition
Jardin thérapeutique enrichi: définition
Contexte
La transition démographique qui s’opère dans une grande majorité de pays à travers le monde porte l’urgence pour les différents états à définir des politiques de santé publique adaptées au vieillissement des populations : la population des plus de 65 ans passera de 1 milliard en 2020 à 2,1 milliards en 2050. Les enjeux sont énormes et ils se traduisent en moyens humains, parcours gérontologique, réponses thérapeutiques et moyens financiers.
Avec l’augmentation de la dépendance, il convient de souligner les besoins croissants que les personnes âgées vont solliciter auprès des actifs pour faire face à leurs activités quotidiennes.
Les maladies neuro-cognitives dont la prévalence moyenne est de 67% dans les EHPAD à travers le monde, (WHO, Alzheimer.org, NHS reports 2020) constituent également un enjeu majeur pour la prise en charge au sein d’institutions MS.
Aux moyens humains et financiers nécessaires, il convient de souligner la place et le rôle de l’environnement sur la santé, le bien-être et la qualité de vie du sujet âgé.
Cet aspect insuffisamment pris en compte dans le développement des établissements gériatriques de la fin du XXème siècle laisse un héritage architectural et environnemental souvent remis en question voire critiqué aujourd’hui.
De nombreux travaux scientifiques depuis les années 2000 se sont efforcés d’identifier et de décrire les associations significatives qui existent entre l’environnement et la qualité de vie.
Ces travaux reflètent combien la santé, le bien-être du sujet âgé sont fortement dépendants du cadre de vie auquel les personnes sont exposées. Certains vont permettre de préserver des capacités, d’autres vont en accélérer la dégradation – observables par une amplification des troubles du comportement, des chutes ou de la désorientation spatiale.
D’autres enfin vont encourager le lien social, l’engagement dans des activités, voire la récupération de certaines facultés – pour les gestes quotidiens ou les capacités cognitives notamment pour celles atteintes de maladies neurocognitives.
Nos travaux de recherches nous ont conduit à explorer les potentialités de l’environnement et en particulier du jardin en institution psycho gériatriques. Ceci afin d’en apprécier les effets réels sur la santé et le bien-être des résidents. C’est ainsi que nous avons été conduits à décrire le concept de jardin enrichi. L’objectif de cet article est de poser les cadres conceptuels et de présenter les opportunités que présente ce concept pour les personnes vivant en institution.
La notion d’environnement sain
La déclaration de Stockholm sur l’environnement humain en 1972 a reconnu dans son Principe Premier : « L’homme a un droit fondamental à la liberté, à l’égalité et à des conditions de vie satisfaisantes, dans un environnement dont la qualité lui permette de vivre dans la dignité et le bien-être »
Dans son rapport rendu à l’issue de la Conférence de Rio en 1992, l’OMS déclare « un environnement sain est la condition préalable à la réalisation d’autres droits humains ».
Cette déclaration est complétée en 2002 à propos du vieillissement par la phrase suivante « un milieu physique adapté peut faire toute la différence entre indépendance et dépendance pour les individus, mais il revêt une importance particulière pour les personnes âgées ».
Le concept d’environnement sain s’inscrit ainsi comme un droit individuel et collectif à bénéficier d’un espace de vie de qualité, d’un point de vue physique, psychologique et social.
Si cette notion s’est forgée à l’origine en réaction à des problématiques environnementales (pluies acides, pollutions industrielles, risque nucléaire), elle a trouvé une place parfois mal définie à la croisée du droit environnemental et du droit à la santé.
Les enjeux principalement cités concernent les pollutions atmosphériques, chimiques et de l’eau. Mais ils décrivent également les questions d’hygiène associées à des problèmes de salubrité, ils s’étendent à l’environnement professionnel, au cadre de vie d’une façon plus générale, associant la nutrition, l’éducation, le logement, le milieu urbain, les nuisances sonores et la qualité de l’air.
Les champs d’interactions sont immenses convoquant autant des questions de diagnostics, de gestion des risques, de règlementation que d’éducation à la santé.
C’est dans ce cadre conceptuel, que se développent des notions telles que l’écologie humaine (Ralph Waldo Emerson), la psychologie environnementale (Proshansky, Ittelson 1974), l’anthropologie et la question de la nature de Philippe Descola (2011), les travaux de distinction entre nature et culture, humain et non-humain (« Nous n’avons jamais été modernes » de Bruno Latour).
L’environnement capacitant
Progressivement, l’environnement s’est affirmé au cours des dernières décennies comme un acteur essentiel de la santé. Il se prolonge avec la définition apportée par Pierre Falzon en 2005 avec la notion d’environnement capacitant, intervenant sur le pouvoir d’agir des individus : « L’environnement capacitant est sensible aux différences interindividuelles […] (âge, sexe, culture), compense les déficiences liées à l’âge, aux maladies, aux incapacités et prévient l’exclusion »
1/ Comment le jardin a-t-il pris un sens sur la santé Du jardin traditionnel au jardin thérapeutique
Les amateurs de jardin lui revendiquent d’être avant tout un espace de nature. Il n’en est primairement que la représentation humaine. Transférant à cet espace clos (hortus gardinus signifie jardin entouré d’une clôture) une visualisation d’un idéal imaginaire, le jardin a voyagé à travers les cultures et les civilisations.
Il a matérialisé dans son architecture, sa palette végétale, ses matériaux des aspirations philosophiques, religieuses et politiques.
Le jardin d’Eden, les jardins de Babylone, les jardins médiévaux ou andalous, les jardins des lettrés chinois, les jardins royaux ou les jardins anglais… chacun d’entre eux démontre une domination de l’homme sur la nature au service d’une idéologie, d’un courant de pensée, d’une religion ou d’une emprise politique sur un territoire.
Cette codification du monde réduite dans l’espace d’un jardin prend aujourd’hui une dimension presque mystique, idéalisée dans une période elle-même en quête de spiritualité.
L’Hortus conclusus
Cette codification est bien réelle – elle est un mélange de poésie inspirée par l’Hortus conclusus – comme une représentation du Cantique des Cantiques « Hortus conclusus soror mea, sponsa ; hortus conclusus, fons signatus » – (Ma sœur et fiancée est un jardin enclos ; le jardin enclos est une source fermée). ».
Cet Hortus Conclusus devenu au Moyen Age l’espace dédié au culte de la Vierge Marie associé à une vision paradisiaque – est la vision qui a voyagé jusqu’aujourd’hui lorsque l’on parle de jardin médiéval.
Cette représentation est idéalisée par le plan retrouvé au Monastère de St Gaal en Suisse alémanique. Fort de cet héritage historique, soutenu par les prouesses de paysagistes talentueux, le jardin s’est doté dans la conscience collective d’infinies vertus.
L’église catholique mais aussi l’Islam, utilisèrent le jardin comme vecteur de la représentation de leur idéal religieux. Celui-ci permettait en complément de l’iconographie d’être un support populaire à la représentation des valeurs religieuses voire du paradis (pairidaēza à l’origine en iranien avestique).
2 /Le concept de jardin thérapeutique
Le terme « jardin thérapeutique » est une notion qui a fait son apparition au cours des années 1990, sans bénéficier de la définition d’un cadre conceptuel précis. Il était une traduction du terme « healing garden (expliquer la traduction) » qui met davantage en avant (faire une phrase supplémentaire) la présence de plantes médicinales et fait référence aux jardins des Monastères au Moyen-Age où elles étaient cultivées.
L’accueil favorable qui est fait au jardin en forme par essence un espace idéal pour accueillir une mission thérapeutique.
Non seulement parce que la construction sociale en a fait un lieu vertueux et populaire, mais aussi parce que son aménagement ou son adaptation est soumis à moins de contraintes financières et règlementaires que les bâtiments.
Parmi les premières publications qui fondèrent le concept de jardin thérapeutique, il y a les travaux de R Ulrich (Ulrich, 1984) qui démontraient que la vue sur un jardin depuis la fenêtre d’une chambre d’hôpital accélérait la convalescence post-opératoire.
De nombreuses suivirent, mais il faut noter que les établissements de santé n’attendirent pas la contribution de la recherche pour doter leurs hôpitaux, dispensaires, mais aussi les sanatorium de jardins ou de parcs (Grandvoinnet, 2010) ; on y vantait à la fin du XIXème et début du XXème, les bénéfices d’un parc paysager sur la santé des tuberculeux.
Le concept de Green Care
Les anglo-saxons décrivirent le concept de Green Care (“(16) (PDF) Green Care: a Conceptual Framework. A Report of the Working Group on the Health Benefits of Green Care,” n.d.)
Si l’on se reporte à l’ouvrage de C. Cooper Marcus (Healing Gardens 1995), la définition s’énonce ainsi : « Un sens général désignant des jardins ayant un effet positif sur le stress et d’autres influences positives sur les patients ».
Il s’agit principalement d’un espace extérieur, souvent assimilable à un jardin, implanté dans un établissement médico-social.
La démarche générale de conception du jardin thérapeutique est centrée sur l’adaptation à l’environnement présent dans l’établissement médico-social où il est projeté, et la réponse aux exigences liées à l’ergonomie et la sécurité (= accessibilité) – si bien que lorsque l’on se reporte à la littérature qui lui dédiée, le jardin thérapeutique reste une notion relativement floue, tant dans ses attributs que sa finalité.
L’environnement enrichi : laboratoire de recherches pour le jardin enrichi
Le concept d’environnement enrichi a été décrit pour la première fois par Donald Hebb, un neuropsychologue de l’Université de McGill (Montréal).
Les travaux qu’il a mené à partir de 1946 sur des populations de souris vivant dans des cages avec des niveaux progressifs d’aménagement ont permis de démontrer dans un premier temps que celui-ci avait un effet significatif sur leur capacité à résoudre des problèmes.
L’aménagement des cages a été faite de façons différentes les unes sans éléments particuliers en dehors d’une mangeoire et d’un abreuvoir, les autres avec des accessoires qui vont par des activités ludiques, stimuler leurs capacités cognitives.
- roues
- labyrinthes complexes et changeants
- problèmes à résoudre pour accéder à la nourriture
- échelles et bascules
Mais aussi la convivialité par le partage de l’espace avec d’autres congénères.
C’est au cours des années 60, avec une équipe de chercheurs américains composée de Bennett, Diamond, Krech & Rosenzweig, que la notion d’environnement enrichi révèle son potentiel.
Comparant différents types d’environnements, les uns appauvris, les autres enrichis, des expériences répétées ont permis d’établir une véritable correspondance entre l’enrichissement de l’environnement et le volume et l‘épaisseur du cortex cérébral.
L’une des expériences phare:
Conduite par l’équipe du laboratoire américain de l’Institut national de Santé mentale (National Institute of Mental Health), comparent une exposition pendant une durée d’un mois d’un groupe de rat à ce qu’ils appellent ECT (Environment complexity & Training) c’est-à-dire un environnement complexe et stimulant, d’un autre groupe de rat placé en IC (Isolated conditions) autrement dit à l’isolement.
Une exposition est programmée par séquence de 30 minutes par jour pour le groupe ECT, dans un espace stimulant les fonctions cognitives dans lequel des croquettes sucrées étaient distribuées à chaque succès dans la résolution d’un problème.
La composition de cet espace étant modifié chaque jour. Pendant ce temps, le groupe IC restait dans une cage aux trois côtés fermés et avec un accès non restrictif à la nourriture et à l’eau.
L’idée que l’environnement puisse avoir un effet sur le comportement ou les capacités cognitives était une donnée globalement acquise soutenue par les différentes observations faites sur des individus en fonction du milieu dont ils étaient originaires.
Cela participait et renforçait les théories développées dans les sciences de l’éducation.
De nombreuses publications scientifiques
Par contre que le cerveau d’une souris puisse s’accroître et se ramifier en fonction de l’exposition à l’environnement, et qu’il contribue à en modifier la taille et la structure ouvrait des perspectives qui furent ensuite explorées dans de nombreux laboratoires :
- Une équipe chinoise démontre que l’hypo-perfusion cérébrale chronique risquant de provoquer des troubles cognitifs par une expression réduite de CREB phosphorylé, est compensée par un EE.
- Des japonais confirment que l’EE permet de compenser les déficiences de mémoire de souris avec une mutation PACAP -/-
- Une équipe indienne souligne que l’EE permet de réduire le risque de syndrome dépressif chez des souris affectées par des troubles cognitifs et restaure la plasticité synaptique anormale de l’hippocampe.
- Des chercheurs israéliens de l’Université Ben Gourion observent que des souris exposées à un EE ont montré un net progrès dans la guérison des lésions cérébrales.
Utilisant le test de reconnaissance d’objets nouveaux et d’orientation à l’intérieur de labyrinthes, ils ont tenté de déterminer le niveau de fonctionnement mémoriel et cognitif des souris placées dans des cages standard par rapport à celles se trouvant dans des environnements enrichis – cages plus grandes contenant des stimuli supplémentaires, des roues pour courir, de la nourriture et de l’eau en quantité, un espace ouvert, et des objets à explorer régulièrement changés.
D’autres publications soulignèrent les bénéfices de l’environnement enrichi sur la perception de la douleur, la maladie de Parkinson, la maladie d’Alzheimer. Sils foisonnaient dans le modèle murin, peu de transpositions à l’homme issues d’une démarche de recherche translationnelle virent le jour.
Il faut noter cependant des travaux conduits sur l’autisme et l’enrichissement environnemental. Une étude randomisée, contrôlée sur des enfants autistes démontrait après 6 mois d’exposition à un environnement enrichi, que parmi les participants, 21% d’entre eux ne répondaient plus aux critères qui les avaient classifiés en tant qu’autiste avant l’étude.(Woo et al., 2015)
Le concept de jardin enrichi
Le jardin enrichi est une innovation résultant de l’association du concept de jardin avec celui d’environnement enrichi.
En cela, il offre au jardin une définition nouvelle et spécifique.
Comme il convient de le faire dans la description d’un concept innovant, en référence à la caractérisation d’un concept décrite en 1923 par Ogden & Richards, il convient d’en apprécier la portée des 3 dimensions : dénomination, compréhension et extension.
Définition du jardin enrichi : le jardin enrichi est un espace extérieur aménagé dans des limites éventuellement définies par une clôture, pour lequel la végétation a été enrichie de de modules spécifiquement conçus et choisis afin de favoriser la fréquentation, l’appropriation, le bien-être et les marqueurs de santé des personnes qui le fréquentent.
A l’inverse de la conception d’un jardin traditionnel qui se fonde sur l’adaptation à l’environnement, celle du jardin enrichi est fondée sur l’humain et la (ou les) pathologie(s), le (ou les) troubles dont il est atteint afin d’y apporter une médiation bénéfique.
Jardin thérapeutique enrichi : définition – Compréhension
Familiarité : : la compréhension est instantanée dès lors que le terme est perçu par une audience familière du concept d’environnement enrichi. La problématique pour la compréhension réside principalement dans l’appréciation du type d’enrichissement contenu.
Résonance : La présence du mot « jardin » dans la dénomination ouvre une familiarité importante qui peut potentiellement par excès de familiarité atténuer la perception du concept de « jardin enrichi » par rapport à un « jardin conventionnel »
Parcimonie : La simplicité des termes utilisés est assurément un facteur favorable à l’adoption du concept. La caractérisation des attributs principaux qui lui sont associés : fréquentation, appropriation et bénéfices sur la santé en renforcent la légitimité tout en lui offrant une certaine exigence
Cohérence : le concept associant jardin et environnement enrichi dans ses attributs et ses objectifs en assure la cohérence.
Différenciation : la différentiation en est formée par ses 3 attributs majeurs et la caractérisation qui en est faite par une activité de recherche scientifique avant celle de conception architecturale.
Profondeur : le principe de recherche scientifique qui fonde le concept, les objectifs de santé qui l’accompagnent en forment la profondeur
Utilité théorique : le concept ouvre un champ nouveau dans le développement et l’usage du jardin par rapport à la perception actuelle. Bien que celle-ci soit parfois polluée par l’idée reçue que n’importe quel jardin, sans attribut spécifique puisse offrir les mêmes fonctions
Utilité de champs : le concept de jardin enrichi offre des ouvertures d’extensions vers de nombreux champs qui restent à explorer tels que la prévention des maladies professionnels, l’espace urbain, mais aussi la transposition du concept d’« environnement enrichi » vers d’autres espaces que le jardin.
Jardin thérapeutique enrichi : définition – Les principaux attributs du jardin enrichi
L’appropriation
nous n’avons pas identifié de publications s’intéressant au concept et au processus d’appropriation de son environnement par un résident en EHPAD. Il s’agit pourtant d’un enjeu essentiel dès lors que l’environnement est considéré comme un facteur déterminant pour la qualité de vie et la santé du résident.
Plusieurs modèles ont cependant contribué à décrire le processus d’appropriation d’un espace public et les facteurs qui y participent. On citera notamment les travaux de GN Fischer (1975) ou de Ripoli & Veschambre (2005).
Et ainsi que le souligne K Popper ou R Boudon, chaque individu n’abordera pas l’appropriation dans une dynamique collective, mais à l’issue d’un processus personnel et individuel.
Son mode d’appropriation d’un jardin enrichi définira son rythme de fréquentation et la nature des interactions qu’il établira avec l’espace. Notre travail de recherche consiste à travers une étude qualitative à identifier les différentes étapes du processus d’appropriation du jardin enrichi par les résidents, à caractériser les modes d’appropriation à travers les interactions qu’ils établissent avec le jardin.
Ce travail innovant dans le jardin est également riche d’enseignement sur les interactions qu’établissent une personne âgée en institution avec son environnement. Il conviendra également de mettre en relation ce processus avec celui décrit par GN Fischer, mais aussi Ripoli et Veschambre dans l’espace public.
Un suivi et un enregistrement de la fréquentation par un groupe de résidents participants à l’étude, permettra de vérifier s’il existe une relation significative entre l’appropriation et le rythme de fréquentation.
Jardin thérapeutique enrichi : définition – des effets positifs sur la santé et le bien-être :
C’est sans doute ici l’enjeu ultime du jardin enrichi. Conçu à partir et autour de la santé du résident, l’environnement du jardin doit l’accompagner vers un sentiment de bien-être, une qualité de vie et une préservation voire une amélioration de ses marqueurs de santé.
Une étude pilote contrôlée conduite en comparant des résidents en EHPAD atteints de la maladie d’Alzheimer à un stade avancé, répartis entre un groupe contrôle (ne fréquente pas de jardin), un groupe fréquentant un jardin sensoriel conventionnel (JSC) et un jardin enrichi (JE) a été publiée en juin 2021 dans la revue Alzheimer Research & Therapy.
Cette étude met en évident que les participants du groupe (JSC) ne présente aucune différence significative avec le groupe contrôle et marque une dégradation continue de ses capacités cognitives et de son indépendance fonctionnelle ; alors que les participants du groupe JE se caractérisent par une récupération de capacité sur les échelles de mesure respectivement MMSE et ADL.
Des études complémentaires se sont révélées nécessaires, afin d’élargir l’évaluation des effets du jardin enrichi sur les principales échelles utilisées en gériatrie et en particulier celles pour lesquelles il existe déjà des indications dans la littérature : les troubles du comportement, le lien social, l’estime de soi. Mais il convient également de caractériser la relation entre appropriation et bénéfice sur la santé et la qualité de vie.
Les perspectives
Les perspectives offertes par ces travaux de recherche sur le jardin enrichi. Ils devraient contribuer à décrire les interactions d’un résident en EHPAD avec son environnement et identifier les facteurs qui les favorisent. Conçus autour de la satisfaction du résident, fondé sur une activité de recherche, le jardin enrichi peut-il être prédictif des améliorations qu’il est susceptible de produire. Il ne faut pas écarter cependant que chaque personne se résout suivant des règles qui lui sont propres et l’on ne peut décrire le jardin comme un design universel. C’est par l’anticipation dans la conception du jardin enrichi, des attentes du plus grand nombre que l’on pourra tendre vers une généralisation de ses bienfaits.